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Le feuilleton tonkinois
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4 novembre 2010

Xin Man

 La route fourche. Hésitation. Xin Man, en haut ou en bas ? Dans le doute, option sécurité. On demande au gars du cru, il indique le haut, on s’élance.

 

Route en lacets à flanc de montagne, bucolique à souhait. Arrêts émerveillés à chaque virage. La lumière rasante de la fin d’après-midi teinte d’or le riz prêt à moissonner. Ocre de la terre pauvre, caramel recuit des visages souriants sur le bord du chemin, sienne brûlée des rizières tondues d’où émergent des chaumes raides. Et puis du vert en grands aplats, anglais pour les pâturages, absinthe pour la rivière, anis, amande, épinard, empire pour l’herbe et les feuilles et les buissons que nos yeux sevrés par la grisaille de la ville boivent à grande lampées.

 

xinman3

 

Alors si les bornes affichent Coc Pai au lieu de Xin Man, qui s’en soucie ?

Plus haut, toujours plus haut, au-dessus de la vallée. On nage en plein ciel, les crêtes des montagnes au loin deviennent violettes et tant pis. Personne ne pense au loup.

 

Alors quand surgit le panneau de la frontière chinoise (interdit, interdit, danger), c’est l’heure des mises au point.

xinman2

Sachez que les villages ont plusieurs noms et que le gars du cru n’a pas menti . Xin Man est là, tout près, mais ce n’est pas le nôtre. Xin Man est en haut et en bas. En Chine et au Vietnam. Même les cartes, consultées un peu tardivement, le confirment avec leur double affichage. Demi-tour et empruntons de nuit et prudemment la route du bas, jalonnée de bornes rassurantes. Xin Man 10 km. Soulagement. Juste quelques kilomètres pour comprendre que notre logique familière n’a pas court. Le panneau qui nous accueille à l’entrée de la ville indique…Coc Pai. C’est-à-dire Xin Man, l’autre. C’est clair quand même !

 

xinman1

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