Pan Hou

Au bord d’une rivière aux eaux claires, traverser à pied le pont de bois suspendu pour trouver le village de Pan Hou. Pas un vrai village, mais un relais confortable et chaleureux en pays de minorités ethniques. Au creux d’un vallon, autour d’une ancienne rizière replantée en jardin, quelques bungalows sur pilotis surplombent des bassins couverts de nénuphars et de jacinthes. Le glougou de l’eau y a bercé nos nuits.

Le soir, des lampes tempêtes coiffées de chapeaux coniques tracent au ras de l’herbe des chemins sûrs pour retrouver son lit. Blottis sous les couettes de pilou parsemées de roses chinoises, on revit la soirée autour d’une cheminée à 360°. JY photographie les flammes, les visages, Hà téléphone aux enfants, à la nounou, aux copains, aux associés, aux collègues, aux employés, Le patron raconte à JP le pays, ses expériences, les ballades, les projets.

J’essaie de me faire rôtir les pieds, mais le bois est humide et récalcitrant, il faut régulièrement l’aider avec des éclats de bambou pour qu’il démarre vraiment. Les sièges sont durs, les dossiers malmènent les os du dos. Pas un coussin, pas un rideau, pas un tapis ou une natte. Un cadre viril de relais de chasse où la chaleur est communiquée par le magnifique sourire de notre hote et son regard pénétrant ourlé de longs cils de fille.