Bagan
Sulamani, calme et magnifique, comme un mont St Michel insolite dans son écrin vert printemps de fin de saison des pluies. Les coursives sombres à plafonds de cathédrale sont piquées d'ouvertures aveuglantes éclairant les bouddhas et les fresques rescapées du XIème siècle. Vibrations stridantes des chauves-souris pendues tout là-haut; les terrasses supérieures dangereuses sont fermées au public.
Dammayangyi, pyramide massive ou Shinbinthahlyaung, que je dois mal orthographier, et qui renferme un bouddha géant en platre polychrome enserré dans un sarcophage soutenu par une structure metallique interieure qui l'empêche de s'effondrer. Ce corps à l'étroit dans son cocon symboliserait la difficulte d'être libre de ses mouvements.
Shwesandaw est une pyramide aux degrés vertgineux. Vue splendide à tous les étages. Favorite number one pour la course au sunset. Et puis les 3997 autres. Ils ont dû compter même les toutes petites pagodes qui ne dépassent pas des herbes. Quoi qu'il en soit l'endroit exude la magie et l'energie qui ont présidé à son développement. Que ce soit dans le gris opalin de l'aube ou dans le brasier du soleil qui s'éteint, dans un concert de pépiements et de jacassements, les tétons caramel, les épis de maïs dorés, les têtes d'ogives ouvragées des temples percent la plaine arborée, fascinent et ensorcèlent. Mille questions se posent et restent ouvertes tandis que chars à boeufs, troupeaux de zébus et calèches bariolees vaquent sur les chemins poussiéreux.