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Le feuilleton tonkinois
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8 avril 2010

Pai

PEP

Pour cela et pour le reste, on a pris la route de Pai vers le Nord-ouest et là, arrivée à Hippytown : des troupeaux de rasta aux locks de toutes les couleurs, des routards et des tatouages, des piercings, des pieds nus poussiéreux, des volutes de fumée sans équivoque. Entendons-nous, il n’y a rien à Pai, ni cadre particulier, ni architecture remarquable (c’est un euphémisme), ni activité hors du commun, alors pourquoi la ville est-elle ce nouveau Katmandou ? Retraites, méditation (cours de 15 jours pour débutants), détox ( ?), leçons de rattrapage pour équilibrer tes chakras, sessions individuelles de yoga pour vivifier tes énergies internes, reiki pour voyageurs en quête de sens..  Avec leur corollaire : bijoux artisanaux, gravure sur cuir, thé biologique, fish spa pour ceux qui aiment se faire grignoter la peau des pieds par les petits poissons, cours de cuisine thaïe et si tu viens avec enfants, pêche au piranha , créations en bambou et enfilages de perles.

El Nino a provoqué une extrême sécheresse. Le soleil comme un œil irrité sombre sur fond de branches griffues. Dans l’air raréfié, poussière et cendres d’un écobuage massif étouffent les nuits sans souffle. De la pléthore de bars s’échappent musique et percussions. Remonter la rue principale, c’est recevoir dans les oreilles un zapping sonore et endiablé.

Moyenne d’âge, vingt ans tout au plus. Nous irons plutôt essayer les thermes exotiques de Tha Pai, bassin brûlant de mosaïque carrelée sous le cliquetis métallique des feuilles déshydratées., dont nous ressortirons cuits comme des crevettes roses.

coucher_de_soleil_poussi_re_rouge

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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