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Le feuilleton tonkinois
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24 décembre 2008

Jingle Bells Rock

Réveillon de Noël à l’Ancient House. Il crachine un tout petit peu, mais rien ne tempère l’enthousiasme du personnel occupé à dresser les tables au bord de la piscine. Tout doit être prêt pour le banquet et le spectacle.  Soudain Petit Papa Noël déferle sur les bananiers.  Sous les baldaquins les clients frémissent. qui ne connaît la propension des Vietnamiens à écouter la musique à s en faire péter les tympans ? Les premiers appels à la réception sont poliment écoutés. « Nous allons demander de baisser ». Hélas, rien ne vient. Il faut supporter. Inutile se dit-on, on n’y changera rien. Toute conversation dans les blanches chambres coloniales devient vaine. Descendons, mieux vaut être au cœur de l’action.

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Au bord de l’eau, les serveurs en bonnet de Père Noël sont à leur affaire. Accueil, service, sourires. Tout est impeccable, sauf qu’on n’entend pas un mot. Un groupe Cham joue sur des instruments traditionnels sophistiqués et fascinants… relayés par des baffles de deux mètres de haut. « Vous pouvez leur demander de baisser ? ». « Madame, c’est Merry Christmas ! » Les couverts vibrent sur les nappes blanches.

 Le buffet est une merveille, mini- crabes mous farcis, petites soupes de fruits de mer, brochettes ou rouleaux de printemps préparés sur l’instant, salades de papaye verte ou de fleurs de bananiers, pyramides de fruits du dragon sous des palmiers composés d’ananas superposés. Il faut parler avec les yeux, avec les doigts, la voix reste dans la gorge.

2008_12_Viet_Nam_090

Après la musique traditionnelle, les employés déchaînés ont préparé leur spectacle. Du karaoké comme on l’aime. Mélange d’Occident et d’ Asie à  pleine puissance . Le clou, c’est une petite jeune fille en mini-jupe et leggings qui se trémousse sous son bonnet rouge et blanc en braillant une version rock de Jingle Bells. La voix déraille dans le feu de l’émotion. Nous refluons vers le billard. Le son nous a rempli l’estomac. L’ambiance nous suit, nous colle et nous martèle. L’overdose nous guette. Il faut faire le vide en soi. Je sais comment ils sont devenus zen ici, c’est pour ne pas devenir fous.

 Et puis d’un coup silence. Juste le bruit doux et inespéré d’une pluie délicieuse qui noie les sonos, détrempe la scène, coupe le sifflet aux excités. Béatitude.

 

 2008_12_Viet_Nam_072

 

 

 

 

                  

 

 

 

 

 

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Commentaires
G
Comment on dit boules Quiès en vietnamien une fois?
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