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Le feuilleton tonkinois
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6 septembre 2008

Big mama

Journée shopping dans un grand centre commercial de la périphérie. Moderne mais...différent. Nous sommes l'attraction (discrète) des badauds. On nous mate du coin de l'oeil, nous observe avec curiosité. Les femmes surtout sont très familières avec moi. Elles me palpent les bras, me touchent les mains, me prennent par la taille pour me gazouiller des mots incompréhensibles et me montrer des choses que je ne comprends pas. De la propriétaire à l'employée, c'est le même comportement. Une petite vendeuse de casseroles d'un mètre vingt a fini par lâcher en se cachant les yeux et la bouche derrière les mains que j'étais 'very big'. En me caressant les mains, elle répétait 'you have big hands'. Mon âge, demandé souvent, les surprend. Je ne corresponds pas. Je ne suis pas habillée comme devrait l'être la vieille que je suis pour elles. Je n'ai pas les petits pas rapides, le cheveux tirés en arrière, le dos vouté et la tenue pyjama de leurs mères ou grand-mères.

 

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La communication est très compliquée. Il y a plus de sourires que de mots. Leur anglais est inexistant, ne parlons pas de mon vietnamien....

La maison semble plongée dans l'eau toutes les nuits. Dans nos chambres climatisées nous dormons paisiblement mais il semble qu'elle voyage sous le fleuve à notre insu. Ouvrir portes et fenêtres gonflées est un challenge chaque matin. Sous les pieds le carrelage est légèrement gluant, l'atmosphère est dense et les gouttières ruissellent.  Dans la cuisine aux plans de travail tièdes et collants une grenouille prisonnière m'observe méfiante, perchée sur l'évier. Par où est-elle rentrée ? Elle se rencogne dans l'embrasure de la fenêtre, je prépare mon thé en la surveillant. L'idée d'un saut dans ma tasse me donne la chair de poule. Sans compter le contact ventouse de ses petits doigts spatulés. Il n'y a que Jean-PascalP pour la trouver toute mignonne et la titiller. Il aime tout ce garçon, les big old ladies comme les small frogs.

Je retrouve mon instinct tropical de prévention de rencontre animalière indésirable. Le mouvement suspendu, l'oeil aux aguets, le regard qui balaye la pièce avant d'entrer pour repérer l'antenne furtive de l'ENORME cafard qui se carapate sous un meuble. Immondes bestioles qui me font pousser d'irrépressibles cris de souris étranglée. Le dégoût me serrant trop la gorge pour pouvoir exprimer plus... Que je veux qu'on l'écrase, qu'on le fumigue, qu'on l'extermine, hors de ma vue, de mes pieds, de mon périmètre.. Et si je suis seule à la maison, alors, là, plus qu'une solution, la fuite. Je lui abandonne la pièce lâchement, après tout il y en a plein d'autres tout aussi bien.

 

 

 

 

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